Vent
(PR) – « Déplacement de l’air se déplaçant d’une zone de hautes pressions vers une zone de basses pressions », nous dit très savamment le Larousse, qui rappelle toutefois (comme le Robert) qu’il existe aussi des « vents intestinaux » dont le synonyme est « pets » ! Mais ce n’est pas ce que veut célébrer, ce jeudi 15 juin 2023, l’Association européenne de l’énergie éolienne, qui va organiser un peu partout des manifestations afin de promouvoir une source d’énergie presque inépuisable, mais souvent contestée…
Depuis toujours, « Homo Sapiens » a dû se demander ce qu’était ce phénomène bizarre qui faisait qu’autour de lui, de temps à autre, cela soufflait plus ou moins fort. Il lui fallait alors préserver des colères du « vent » ce feu qu’il venait de domestiquer et qui lui rendait tant de services.
Et puis, petit à petit, nos ancêtres se sont rendu compte que ce vent qui les ébouriffait pouvait aussi leur être utile. Ceux qui se hasardèrent alors sur les mers ont, un jour, on ne sait pas trop comment, trouvé qu’on pouvait mettre sur un morceau de bois vertical un bout de tissu, que le vent gonflerait pour pousser l’engin (radeau, bateau..) qu’ils faisaient flotter pour aller voir ce qu’il y avait de l’autre côté de ce qu’ils ne savaient pas encore être l’horizon…
Ce fut, progressivement, le temps de la marine à voile, qui permit d’aller voir ailleurs ce qu’il y avait – de l’or, des épices… La technique s’est perfectionnée, jusqu’à ce qu’on appelle aujourd’hui les « vieux gréments » dont les plus beaux exemplaires encore actifs se retrouvent cette semaine à Rouen, avec « l’Armada » qui a remonté la Seine.
Au siècle dernier, le vent a été renvoyé à ses antiquités au profit de la vapeur. Les Grecs, eux, avaient déjà bien compris le rôle que jouait le vent, puisqu’ils avaient fait un dieu important de celui qui régentait ce phénomène, à savoir Eole. Lorsque, selon l’Odyssée, Eole reçut Ulysse de retour de la guerre de Troie, il ne se doutait pas que son nom serait accolé, un jour, à celui des îles Lipari, proches de la Sicile, devenues « Eoliennes ».
Si le vent rendait service aux marins de l’époque, il commençait également à ‘être utilisé pour faire fonctionner des « moulins » permettant de broyer, par exemple, des céréales. Dès le Moyen-Âge, les collines européennes se couvrirent de ces constructions habilement adaptées à leur environnement.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’utiliser le vent pour moudre la farine ou pomper l’eau (comme aux Pays-Bas), mais d’en faire une source d’énergie électrique « verte » en prévision de la « décarbonation » que nos pays se sont donné pour objectif, afin de limiter le réchauffement climatique. D’où les projets qui se sont multipliés un peu partout sur notre continent, qui prévoient, aussi dans les mers, des « champs ». Les éoliennes poussent comme champignons après la pluie. Eole va avoir du boulot !
Mais cela ne se fait pas sans réticences – pour employer un euphémisme. Le bruit, la vue, les oiseaux, les poissons, autant de raisons, pour les opposants, de dire que le vent c’est bien, mais que les éoliennes, « NIMB » (Not In My Backyard, pas chez moi…).
Il y avait un poète. « Tonton Georges » (Brassens) qui avait déjà son opinion…
« Les jean-foutre et les gens probes
Médisent du vent furibond
Qui rebrousse les bois, détrousse les toits,
Retrousse les robes.
Des jean-foutre et des gens probes,
Le vent, je vous en réponds,
S’en soucie, et c’est justice,
Comme de colin-tampon »….